Quand je me suis lancé dans la relocalisation du secteur textile en Belgique, avec l’ambition de créer des vêtements belges et durables tout le monde me disait que c’était impossible. Je me suis rendu compte que la réflexion autour de la transition se focalisait trop souvent sur ce qui existe aujourd’hui, plutôt que ce qui pourrait exister demain.
Aujourd’hui, j’ai envie, au travers de ce format, de montrer qu’il est possible de modifier beaucoup de choses si on se concentre sur l’action, plutôt que sur la réflexion.
Le vêtement doit rester un moyen d’expression
Aujourd’hui, on plonge dans l’univers d’Adèle et Céline Santocono et un concept tout a fait original : l’échange de vêtements. Adèle a découvert que la mode perdait de sa magie avec les tendances éphémères et la pression de la surconsommation. Fini l’époque où le vêtement était une déclaration personnelle, il est devenu un uniforme dicté par les tendances. Au fil du temps, la recherche perpétuelle de nouveaux vêtements, dictée par des changements constants de styles érode sa créativité et étouffe sa personnalité. Ce constat l’a poussée à chercher des alternatives.
Changement d’habitude
Au lendemain du Covid, elle a amorcé une réflexion profonde sur sa consommation générale, et plus particulièrement sur son rapport à la mode. Elle ressent un besoin : changer ses habitudes. Mais c’est la découverte d’un livre qui lui donne la solution : le livre noir de la mode. Dans ce livre, elle découvre un concept d’échange de vêtements. Avec sa sœur, elle expérimente cette idée. Elle sont très vite convaincues trouvant un équilibre entre l’aspect écologique, créatif et financier.
Les vêtements belges, solides et bio du moment :
Un lieu chargé d’histoire
C’est dans la maison de leur nonna (comprenez grand-mère) que l’idée prendra naturellement vie. C’est une maison dans laquelle le tissu et le vêtement étaient très importants, puisque qu’Adelina, la nonna, était couturière. Quand elles venaient dans cette maison avec sœur et ses amies, c’était un espace de jeu, avec beaucoup de liberté. Elles pouvaient farfouiller dans sa garde-robes, dans ses tissus. Elle passait des journées entières à regarder les Burda et ses modèles.
L’échangisme de vêtement prend vie
Naturellement, c’est ici que le concept des Petites Filles d’Adelina prend pris vie. Adèle et Céline décident d’ouvrir dans la maison familiale une boutique d’échange de vêtements. Les vêtements déposés sont évalués en points, et chaque échange est tarifé à 4€ de base. Au-delà des vêtements, la boutique est devenue un lieu de partage entre femmes, un cercle où l’ambiance chaleureuse et les échanges vont bien au-delà du partage vestimentaire.
Après la philosophie, l’action
Cette initiative vise à influencer non seulement la consommation vestimentaire, mais aussi à encourager un changement plus profond dans les habitudes de consommation. Elle invite chacun à se poser des questions sur ses choix de consommation. Elle souligne que, en tant que citoyens, il est crucial de reconnaître notre pouvoir collectif pour instaurer le changement. Plutôt que des révolutions radicales, elle met en évidence l’importance des petits gestes du quotidien, des actions qui nous ressemblent et qui, collectivement, peuvent forger un avenir plus durable. Cette histoire n’est pas seulement celle d’une boutique d’échange de vêtements, mais celle d’une révolution douce dans la mode, un appel à une consommation plus réfléchie, créative et humaine.